Mahutin Anselme HOUESSIGBEDE
Ingénieur Statisticien Économiste
Sujet de recherche
La politique monétaire non conventionnelle et ses implications sur l’emploi et la croissance économique dans l’UEMOA
L’objectif à travers cette thèse est de simuler l’impact des instruments de politique monétaire non conventionnelle sur l’emploi et la croissance économique dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Jusqu’en 2008, avant la crise financière et économique, la politique monétaire traditionnelle ou conventionnelle était la plus appliquée. Mais au lendemain de la crise, la nécessité de recouvrir à de nouveaux instruments afin de relancer l’économie, a conduit à l’adoption de la politique monétaire non conventionnelle par la Banque fédérale des Etats-Unis. Pour Pfister et Valla (2015), les mesures non conventionnelles sont mises en œuvre « dans des environnements déflationnistes, de croissance faible et de credit crunch ». La politique monétaire peut prendre trois formes : l’assouplissement quantitatif (quantitative easing), l’assouplissement qualitatif (credit easing) et les taux d’intérêts négatifs. Le « quantitative easing », permet aux banques centrales d’acheter des titres de dettes long terme de diverses natures sur les marchés financiers, et ainsi d’augmenter leur passif. Les banques centrales vont privilégier cet assouplissement afin d’augmenter la masse monétaire et permettre une meilleure allocation de la liquidité au sein du marché financier (Galiana, 2015). Les achats de titres réalisés par la banque centrale vont réduire leur offre et inciter alors les acteurs à investir dans des portefeuilles d’actifs différents (Pfister, Valla, 2015). Cette incitation à investir va réduire l’épargne au profit d’investissement, ce qui entraine une hausse du prix des actifs réels, la relance du crédit et par suite un rebond de la demande globale dans l’économie. L’assouplissement qualitatif quant à lui consiste à améliorer la liquidité sur le marché en facilitant le financement des établissements financiers auprès de la banque centrale par l’élargissement des actifs éligibles comme collatéral, ces actifs pouvant être moins liquides et plus risqués. Enfin, la troisième arme non conventionnelle est l’application des taux d’intérêts négatifs. L’instauration des taux d’intérêts négatifs a pour objectif de faciliter l’accès au crédit, et d’accroître les investissements dans l’économie.
Plusieurs études empiriques montrent l’impact positif de ces instruments non conventionnels de politique monétaire sur le produit global dans le contexte européen, américain et japonais (Hohberger, Priftis et Vogel, 2018 ; Koeda, 2018 ; Matousek et al., 2019 ; Kapoor et Peia, 2020) et on se questionne dans cette thèse sur leurs implications dans l’UEMOA.
Ainsi, l’objectif général poursuivi est d’analyser les implications d’une instauration des mesures de politique monétaire non conventionnelle sur l’économie des pays de l’UEMOA.
De façon spécifique, il s’agit de :
- analyser l’efficacité de la politique monétaire conventionnelle dans l’espace UEMOA ;
- simuler les impacts et l’efficacité d’une adoption de la politique monétaire non conventionnelle sur les économies de l’espace UEMOA ;
- faire une analyse comparative de l’efficacité de la politique monétaire conventionnelle et de la politique monétaire non conventionnelle dans l’espace UEMOA.