Chaire de l’Actuariat pour le développement de l’assurance, de la prévoyance sociale et de la finance

L’Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA) d’Abidjan a ouvert en 1999 une voie de spécialisation en Finance et Actuariat en 3ème année de sa Division “Ingénieur Statisticien Economiste”.

Consciente de la demande grandissante en cadres qualifiés en actuariat et finance, matérialisée, d’une part, par les besoins importants des compagnies d’assurances en zone CIMA et, d’autre part, par le nombre élevé de ses anciens élèves ayant recours à des formations complémentaires en actuariat et en finance, l’ENSEA a décidé d’étoffer son offre de formation dans en se donnant comme cible le syllabus élaboré par l’Association Actuarielle Internationale (AAI).

En 2015 l’ENSEA initie, en partenariat en l’ISFA de Lyon, institution française de renom dans la formation en actuariat, et l’INPHB, institution ivoirienne disposant d’un cursus de formation en assurance, un projet qui aboutit en 2017 en la mise en place d’un Master en Actuariat.

Les 3 écoles partenaires ont associés au pilotage du master Actuariat dans le cadre d’un comité de pilotage des acteurs du acteurs publics et privés, à savoir :

  • La Direction des Assurances de Côte d’Ivoire (le régulateur)
  • L’Association des assurances de Côte d’Ivoire
  • L’Institut des actuaires de Côte d’Ivoire

En 2021, avec les 3 premières promotions, c’est 38 actuaires qui ont été formé de 6 pays différents ( Côte d’Ivoire, Cameroun, Burkina Faso, Benin, Togo et Madagascar).

Fort de ce succès, avec notamment un projet à fort impact sous-régional et intégré avec la participation d’acteurs étatiques, privés, et de l’éducation, mais surtout conscient des besoins importants à combler, il a été décidé de la mise en place d’une Chaire d’enseignement et de recherche, baptisée, Chaire de l’actuariat pour le développement de l’assurance, de la protection sociale et de la finance.

La Chaire, en matérialisant davantage la coopération entre les parties prenantes, devra permettre une meilleure mobilisation des ressources financières et humaines pour le développement de la connaissance actuarielle africaine.

Objectif de la chaire

La chaire devra permettre par ses activités de:

  • Répondre aux besoins croissants, dans les  pays d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale, en compétences en actuariat, en finance et en statistiques notamment dans les secteurs des assurances, de la protection sociale, de la banque et la finance;

  • Accompagner le développement des techniques actuarielles et financières répondant aux besoins du secteur privé en zone CIMA/CIPRES et en promouvoir leurs usages;

  • Favoriser la production des données statistiques locales (tables de mortalité, historiques de sinistres, index des prix, courbes de taux…) essentielles aux activités d’assurances, des banques et de la protection sociale

  • Mettre à la disposition des régulateurs et des décideurs publics des outils d’aide à la décision ;

Le concours d’entrée est organisé par l’ENSEA avec l’assistance du Centre d’Appui aux Ecoles Africaines de Statistique (CAPESA) à destination des filières ISE de l’ISSEA de Yaoundé, de l’ENSAE de Dakar et de l’ENSEA d’Abidjan. Il se déroule selon 2 options.

Objectif de la chaire

Axes de travail de la Chaire

Promouvoir le développement de la formation initiale de Master en Actuariat dispensé par les écoles partenaires (ENSEA, INPHB et ISFA) et favoriPromouvoir le développement d’une offre de formation con ser l’intégration professionnelle des diplômés

  • Formation continue diplômante et non diplômante aux personnes déjà en activité sur les domaines de connaissances actuarielles, financières et de gestion de risques
  • Favoriser la vulgarisation des bonnes pratiques actuarielles, financières et de gestion des risques dans les secteurs des assurances, de la banque et de la protection sociale
  • Mobiliser des financements pour les activités de recherche sur les problématiques spécifiques à la sous-région en terme d’assurance, de banque et de protection sociale notamment: les habitudes de consommations des populations en besoin de financement, d’épargne, besoin de protection, gouvernances et régulation des compagnies, économies de marché et réglementation des produits
  • Vulgariser les résultats des travaux de recherche de façon à favoriser la dissémination des bonnes pratiques auprès des acteurs économiques et pour enrichir le débat avec les décideurs publics
  • Encourager et faciliter la mise en place de base de données statistiques de marchés et la production de statistiques indispensables aux opérations d’assurances, des banques et de protection sociale

Résultats attendus

La mise en place de la Chaire devra à moyen et long terme permettre :

  • Une pérennisation du projet de formation en Actuariat dans les pays d’Afrique de l’ouest et du centre
  • Une meilleure mobilisation des ressources financières et humaines pour le développement de capacité pédagogique et de capacité de recherche sur les problématiques d’actuariat, d’assurance, de prévention sociale, de banque et de la finance,
  • L’attraction de talentueux africains doctorants et actuaires vers l’industrie de l’assurance, de la prévention sociale, et de la finance,
  • La disponibilité de statistiques indispensables aux opérations de l’industrie,
  • le développement de la réflexion autour des enjeux d’accès aux services financiers, de prévention sociale et de l’assurance des biens et des personnes afin de mieux accompagner/orienter la prise de décision publique.

Stratégie de financement de la chaire

L’idée de la Chaire de l’Actuariat pour le développement de l’assurance, de la protection sociale et de la finance est de créer un cercle vertueux en permettant :

  • L’attraction des talents vers l’Actuariat au profit des industries d’Assurance, de la finance et de la protection sociale
  • Le développement de la connaissance via de la recherche pratique et fondamentale afin de favoriser le développement des produits plus attractifs et plus adaptés aux besoins des populations et le développement de politiques publiques favorables aux développements des secteurs
  • La croissance et l’amélioration de la rentabilité de ces industries
  • Une plus grande mobilisation de ressources financières auprès des industries des assurances, de prévoyance sociale et de la finance, de plus en plus prospère via la chaire.

 

Cette stratégie se traduit par :

  • La forte subvention de la formation initiale afin de s’assurer les plus grands talents indépendamment de leurs ressources financières
  • Le développement d’une formation continue génératrice de revenue
  • L’encouragement à la recherche sur les questions à fort enjeux pour l’industrie
  • Un comité de pilotage réunissant des membres statutaires (représentant de la puissance publique sous régionales, associations professionnelles et monde académique) et des membres mécènes finançant les activités de la chaire.

Description des projets de recherches

Le comité de pilotage de la Chaire de l’Actuariat a adopté pour son premier plan triennal un programme d’activités reposant sur les 3 piliers de la formation initiale, de la formation continue et de la recherche.

Nous présentons ci-dessous le détail des activités de recherches.

        i.          Argumentaire

Absence d’enseignant chercheur spécialisés en actuariat, absence de contenu de recherche sur les sujets d’actuariat, d’assurance et de prévoyance africain

    ii.          Objectifs

  • Financement d’axes de recherches sur les thématiques majeures par l’octroi de bourse de recherche et de thèse

      i.          Argumentaire

Jusqu’en 2012 les tables de mortalité utilisées dans les pays d’Afrique de l’ouest et du centre était les tables françaises de 1970 . En 2013, la CIMA (régulateur Assurance d’Afrique de l’ouest et du centre) adopte des tables CIMA H et CIMA F qui s’appuient sur les données d’expériences d’assureurs vie de 2003 à 2006. Ces tables n’ont depuis été révisées.

    ii.           Objectifs

Mise en place d’un mécanisme de collecte de données à l’échelle de la CIMA/CIPRES permettant la revue régulière (tous les 3 ans) des tables de mortalité dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

      i.          Argumentaire

Les compagnies d’assurance de la zone utilisent majoritaire le Tarif de risque d’entreprise pour leurs activités de souscription. Les actuaires exerçant dans ces compagnies, ne disposent pas de données suffisamment représentatives sur des risques et des sinistres de la zone pour construire des tarifs reflétant mieux les risques de la zone.

    ii.           Objectifs

Constitution d’une base de données de sinistres industriels et ménagers de la zone d’Afrique du centre et de l’ouest et mise en place d’un dispositif de collecte de données sur des sinistres incendies dans la zone

      i.          Argumentaire

Il est admis, que l’activité d’assurance en zone Cima est restée majoritairement corporate avec plus de 80% de part de marché, les compagnies d’assurance n’ayant pas réussi à rendre leurs offres attractives auprès des particuliers.

    ii.           Objectifs

La réalisation d’enquête annuelle pour la collecte de données sur les habitudes de consommation des produits d’assurance. Cet observatoire devra permettre la mise à disposition de données facilitant les études et les recherches en marketing. Cet observatoire devra également permettre de mesurer l’impact des initiatives des puissances publiques pour le développement des assurances.

      i.          Argumentaire

Absence d’outils et de cadre de pilotage des régimes de retraite publics et déficit régulier des régimes de retraites. De plus il y a dans certains pays, notamment en côte d’ivoire, des initiatives des autorités publiques pour mettre en place des piliers obligatoires supplémentaires qui suscitent la forte opposition de l’industrie des assurances qui voient en cela une menace pour l’assurance vie.

    ii.           Objectifs

Susciter la mise en place d’un cadre permanent d’études et de prospective en ce qui concerne les régimes de retraite publics et favoriser la réflexion sur les outils publics permettant le développement harmonieux de l’assurance retraite.

      i.          Argumentaire

Absence de crédit scoring généralisés sur les particuliers et coûts de gestion (instruction des dossiers de crédits et recouvrement) des crédits élevés sur ce segment.

    ii.           Objectifs

Construction d’un crédit scoring couvrant les particuliers afin de réduire les coûts de transaction sur les particuliers en intégrant un large panel d’information (consommation en électricité, eau courante, télécommunication, mobile money, services financiers bancaires…).

      i.          Objectifs

Mise en place d’un magazine de vulgarisation des travaux de recherche.