Le Performance Monitoring for Action (PMA) Côte d’Ivoire a présenté les résultats et les recommandations issues de la phase 2 du projet à l'occasion d'un Atelier National de Dissémination ce mercredi 27 Juillet 2022 dans les locaux de l’ENSEA d’Abidjan.

L'ouverture officielle de cet atelier a été faite par le Directeur Général de la Santé, Professeur Mamadou SAMBA. Il avait à ses côtés le Directeur Pays de JHPIEGO, Dr. KIYALI OUATTARA et le Directeur de l'ENSEA d'Abidjan, Dr. Hugues KOUADIO par ailleurs, Coordonnateur du projet PMA CI.

Ouvrant la série des allocutions, Dr. Hugues KOUADIO a souhaité la cordiale bienvenue à ses hôtes, puis a situé le contexte du projet de recherche Performance Monitoring for Action (PMA) Côte d’Ivoire avant de saluer le travail de l'équipe de recherche. Il a par ailleurs remercié les partenaires techniques et financiers pour leurs appuis divers.

Quant à Dr. Kiyali OUATTARA, il a exhorté les parties prenantes à faire bon usage des données collectées et a souhaité qu'elles puissent aider à la prise de décision au niveau des acteurs de la santé de la reproduction et de la santé de la mère et de l'enfant.

Représentant le ministère de la Santé, le professeur Mamadou SAMBA a félicité PMA CI pour cette plateforme révolutionnaire de mise à disposition des données régulières et a invité l'équipe projet à faire très rapidement une dissémination des résultats de la phase 2 auprès des acteurs de la santé, qui sont les premiers concernés et les premiers bénéficiaires de ces résultats.

La réalisation du projet en Côte d’Ivoire a nécessité une première série d’opérations de collecte de données (enquête de base) qui se sont déroulées sur toute l’étendue du territoire entre septembre et novembre 2020. Une deuxième série d’opérations de collecte s’est déroulée entre septembre et décembre 2021.Ces opérations ont permis d’obtenir auprès des femmes âgées de 15-49 ans des informations relatives à la demande et l’utilisation de méthodes contraceptives, à la dynamique contraceptive et d’obtenir des informations relatives à l’offre et à la qualité de service auprès des structures de santé qui desservent les zones concernées par l’étude des. L’étude a également permis de générer des données quantitatives sur les violences basées sur le genre au sein des ménages.Dans l’optique d’une vulgarisation des résultats de ces enquêtes, il s’est tenu un atelier de dissémination nationale des résultats le mercredi 27 juillet 2022 au sein de l’ENSEA. Afin d’avoir une large couverture des différents acteurs lors de cette dissémination, cet atelier s’est déroulé en hybride (présentiel et en ligne sur Zoom).

L’objectif général visé par cet atelier était de présenter les principaux résultats de la phase 2 du
projet et du module sur les violences basées sur le genre et de plus, susciter une meilleure
appropriation des données de l’enquête au niveau national. Il a ainsi vu la participation :
- du gouvernement ivoirien représenté par Monsieur le Directeur Général de la Santé ;
- des décideurs en matière de planification familiale et de santé de la reproduction ;
- des partenaires au développement ;
- des experts de la communauté scientifique et la société civile ;
- et enfin les membres du Comité Consultatif de Suivi (CCS)

 
Au nombre des résultats présentés, il faut noter que :
  •  Le taux de prévalence contraceptive moderne (TPCm) parmi les femmes en union est passé de 19% en 2017 à 26% en 2021.
  • Une baisse continue des besoins non satisfaits passant de 26% en 2017 à 18% en 2021.
  • Une hausse des grossesses non désirées, passant de 38% en 2020 à 43% en 2021.
  • Parmi les femmes qui utilisent une méthode moderne au moment de l’enquête, 68% ont discuté de la décision de retarder ou d’éviter la grossesse avec leur partenaire.
  •  46% des clientes des services de planification familiale déclarent que la plupart des membres de leur communauté pensent que les femmes ne sont pas traitées avec respect dans les établissements de santé.
  • Seulement une femme sur cinq bénéficie des quatre messages clés qui constituent des conseils de PF de qualité et 10% des femmes ont déclaré qu’elles se sont senties poussées par le prestataire à utiliser la méthode préférée par celui-ci.
  • 46% des clientes de PF déclarent qu’elles n’ont pas accès à la PF à un prix abordable dans les établissements de santé.
  • Plus d’une femme de 20-24 ans sur cinq a discuté de la PF avec un prestataire au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Cependant, les adolescentes sont deux fois moins susceptibles d’avoir eu ces discussions.
  • Près du tiers des sites de prestation de santé (SPS) offrant l’implant n’ont pas de prestataires formés et / ou le matériel nécessaire à la pose et au retrait de l’implant. C’est aussi le même constat dans 38% des SPS pour le DIU.
  • 54% des sites de prestataires publics et 40% dans les sites de prestataires privés ont connu des ruptures de stock du fait de la non livraison des commandes.
  • La prévalence des violences physiques et/ou sexuelles subies par les femmes de la part de leur partenaire intime est importante (14%) impactant ainsi leur épanouissement et leurs choix.
  • Par ailleurs, seulement 20% des femmes ayant subie une violence sexuelle ont recherché une aide et dans seulement 2% des cas ces recherches ont été faites auprès d’une structure formelle.
  • Les violences physiques et/ou sexuelles perpétrées par le partenaire intime sont plus fréquentes chez les adolescentes (15-19 ans, 21%).

Il ressort de ces résultats les recommandations suivantes :

Recommandations liées à la planification familiale

  • Renforcer la sensibilisation les couples en mettant l’accent sur les hommes sur l’intérêt de la PF pour le bien-être de la famille.
  • Renforcer ou adapter le contenu et les approches de sensibilisation.
  • Organiser des campagnes sur l’humanisation, la qualité des services à l’endroit des prestataires et sur le respect des droits des clientes.
  • Revoir les approches de counseling centré sur la personne.
  • Renforcer les capacités des prestataires en counseling.
  • Communiquer par tous les canaux (télévision, radio, réseaux sociaux) les prix des produits contraceptifs avec le logo du ministère de la santé.
  • Faire un plaidoyer pour la gratuité des produits contraceptifs.
  • Renforcer les capacités des prestataires dans l’offre de services de SR adaptée aux besoins des adolescente(e)s et jeunes.
  • Vulgariser les plateformes de e-santé pour informer les adolescentes et jeunes sur la planification familiale
  • Adopter une loi permettant aux prestataires de fournir aux adolescentes les méthodes contraceptives.
  • Renforcer les capacités des prestataires sur sites à travers les consultations foraines.
  • Rendre disponibles les matériels nécessaires sur tous les sites.
  • Faire le suivi des commandes et de l’approvisionnement.
  • Faire le plaidoyer pour augmenter la contribution de l’État pour la fourniture des produits contraceptifs.

Recommandations liées aux violences basées sur le genre (VBG)

  • Accentuer la vulgarisation des lois répressives sur les VBG.
  • Sensibiliser les communautés sur l’importance de la dénonciation des VBG et les différentes voies de recours.
  • Renforcer les campagnes de sensibilisation sur les VBG.
  • Sensibiliser les couples sur la gestion des conflits domestiques.
  • Renforcer les capacités des leaders, des adolescentes pour éviter les mariages précoces.

L’ensemble de ces résultats et des phases précédentes de l’enquête PMA sont disponible en
accès sur le site www.pmadata.org.

 

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